Écris comme ça...

Saint pascal le 28 août 2010

Lettre ouverte  

Je m’adresse aujourd’hui à tous ceux qui ont manifesté envers moi de l’animosité, de la rancœur, de la haine et tous autres sentiments négatifs.  

Je veux vous dire "merci tout spécial" pour m’avoir permis au cours des derniers mois de retrouver la grandeur de l’amour qui m’unissait à la femme de ma vie: La tendre, la douce, la généreuse et amoureuse Ginette.

Je vous remercie d’avoir provoqué en moi, un retour de sept années vers le passé et de revoir dans ses moindres détails toutes les appréciations que nous avions l’un l’autre et d’énumérer toutes les réalisations conjointes dont Ginette et moi avons donné naissance. Mes pas et mon cœur ont refait non seulement le tour de la maison et du terrain, mais aussi celui de mon âme pour réaliser combien de gouttes d’amour et de sueurs nous avons tous les deux versés pour créer ce jardin de rêve où il fait bon vivre et se détendre.

Je vous remercie de m’avoir permis de prendre conscience de la générosité qui m’habitait et que j’ai eu plaisir à partager avec ma Ginette. J’ai réalisé que j’aurais pu penser égoïstement à moi pour satisfaire des besoins personnels et matériels. Non, ce n’étaient et ce n’est pas moi cette personne. Nous étions tous les deux généreux, nous donnions sans compter de notre temps, de nos énergies et de nos biens. Personnellement, je suis tellement heureux d’avoir permis à ma Douce de retourner en Europe à deux reprises; soit en 2004 et 2008. Le mois passé en France, Suisse et Belgique ont été les plus beaux de sa vie. Vous, vous ne connaîtrez jamais le prix du bonheur et de la joie de vivre de Ginette, en ce mois, surtout après une première année de lutte contre sa maladie.

J’ai revu la clarté du regard de Ginette, que vous ne connaîtrez jamais, à contempler les plages du Golfe du Lion en France, de l’Isle du Prince Édouard, du Nouveau Brunswick et de la route du Cabot-Trail en Nouvelle-Écosse . Vous ne verrez jamais le scintillement de ses yeux lors de notre semaine en Gaspésie ou à chaque matin, Ginette contemplait, la mer du golfe St.-Laurent et le magnifique Rocher Percé, juste à ses pieds. Vous ne verrez jamais la force de son sourire qui l’habitait au Parc de la Péninsule avec son groupe d’amis, connus sur Internet par l’intermédiaire de Claire Hervieux et ou sur le bord du fleuve à Saint-Sulpice, avec Lucette Morissette qui aujourd’hui lutte vaillamment contre la même maladie que Ginette, sans oublier le passage de Diane et Sylvain de Varrenne qui ont marqué son cœur et redonné un nouveau courage pour continuer sa lutte contre sa maladie.

Vous ne pouviez voir une fille plus heureuse que Ginette lors des nombreuses sorties avec la roulotte de camping dans plusieurs régions du Québec. Moi j’ai vu ses sourires radieux, ses rires éclatants, ses yeux illuminés de bonheur. Je suis tellement fier et heureux de lui avoir offert tout cela, avec amour et générosité. Je n’y étais pas obligé mais je l’ai fait pour notre bonheur. Ce bonheur m’est rendu au centuple aujourd’hui grâce à vous en me permettant de mieux le voir et de le ressentir par ce retour vers le passé.

Je vous remercie de m’avoir permis de l’accompagner seul durant toute sa maladie. Nos échanges ont été parfois laborieux mais aussi d’une profondeur sans égal sur les sentiments d’amour et de générosité. Je sais que cela à provoqué un sentiment de jalousie dans votre âme. Vous auriez aimé être à ma place pour l’accompagner physiquement et moralement ? La porte de notre demeure est restée ouverte à tous les jours pour vous permettre d’entrer sans frapper. Il n’en tenait qu’à vous, de venir personnellement pour partager ses moments privilégiés. Vous avez préféré votre travail, vos loisirs, vos voyages, vos petits soupers entre amis et même vos chiens et chats avant de venir partager votre temps et votre intimité avec Ginette. Merci de m’avoir laissé la place libre.

Traitez-moi de tous les noms et essayez de salir mon nom. C’est sur vous que tout retombera. Je suis fier d’être Bertin ou Bertino le Pascalois. Ginette me disait que son poète préféré était "le chat à la rose?". Merci à cette dernière d’avoir corrigé tous mes textes jusqu’à la fin de sa vie. Merci Ginette d’avoir trouvé une statuette unique et numérotée pour me représenter sur mon blog. Merci Ginette car "le chat à la rose?" va mourir avec moi. Il est tatoué sur ma poitrine. Merci Ginette pour l’offrande de prendre une "maîtresse?" et d’avoir découvert la profondeur de ma "dépendance affective?" et de la difficulté que j’aurais à vivre seul. Sa générosité n’a pas été comprise et elle est si mal interprétée aujourd’hui. Par ce don, Ginette a acquis ma fidélité, jusqu’à son dernier souffle. Cette fidélité était déjà présente et ces paroles n’ont fait que la renforcer au plus profond de mon coeur. Quel acte d’amour Ginette pouvait-elle donner après cette offrande? Pourquoi croyez-vous que dans mon hommage, je n’ai parlé que des deux plus grandes qualités de Ginette? L’Amour et la Générosité. Comprenez-vous maintenant le sens de mes paroles?

Vous savez que personne n’a suffisamment de talent pour gagner un concours mondial de poésie sans avoir une bonne source d’inspiration. Merci à cette Nymphe du nom de Ginette, qui m’a demandé et permis d’écrire le poème "Mon Amour" et de remporter par la suite le premier prix mondial. Cet honneur c’est à Ginette que je le dois. Merci aux trente milles personnes qui l’ont copié et qui encore aujourd’hui me témoignent leur admiration.

Votre méchanceté n’aura servi qu’à renforcer mes convictions, la force de mon amour et mon admiration de ce que Ginette et moi sommes devenus au cours de ces années. Il y avait une complicité que nul ne pouvait deviner ou percevoir dans nos échanges parfois colorés. Les trente mois de sa maladie, sans nous en rendre compte, nous ont fait grandir et je suis heureux en tant que conjoint et accompagnant d’avoir vécu seul cet exploit. Je ne partagerai plus jamais avec vous certaines paroles, gestes symboliques et photos que Ginette et moi avons partagés. L’amour entre nous s’exprime aussi par nos corps enlacés et même dénudés. Nous sommes en 2010 inutile de faire les prudes offensés et de parler de manque de respect. L’entête de mon blog ne sera jamais remplacé et certaines photos vont demeurer sur mon blog en reconnaissance de cet amour.

J’ai pris le temps de m’interroger, à savoir si je connaissais la haine, la jalousie ou de véritables sentiments négatifs. Je réalise que mon sentiment dominant est l’empathie. Mon travail comme infirmier m’a permis de le développer. Mes patients avaient beaucoup d’amour envers moi parce que j’éprouve de la tendresse envers ceux qui sont en difficultés psychologiques, qui ne savent pas gérer leurs sentiments de colère devant la maladie, j’éprouve de la compassion envers ceux qui ne savent pas faire la part des choses face aux services rendus et aux relations importantes envers leur famille, j’éprouve de la miséricorde pour les calomniateurs qui ont pu vivre auprès de moi. J’éprouve de la colère face aux injustices et aux profiteurs. Aucun d’entre vous, vous les proches de Ginette, avez manifesté un sentiment de gratitude envers moi en permettant à Gigi de vivre sa maladie ici à la maison. Les seules personnes à avoir manifesté un sentiment de gratitude habitent sur un autre continent. Vous ne savez pas ce que c’est que d’accompagner une personne vers son dernier souffle. Si un jour votre vie se trouve confrontée à une telle réalité vous comprendrez le sens de mes paroles.

Donc, merci à vous tous, vous qui m’avez permis d’avancer et de grandir. Merci pour m’avoir permis de m’apprécier pour ce que je suis; un être d’amour, de générosité et d’empathie. Je l’ai prouvé mainte fois envers vous tous, ne serais-ce que vous donner un endroit où dormir confortablement, un bon repas et ou d’effectuer quelques déménagements.

Merci à tous les médecins de médecine interne et d’oncologie, du Centre Hospitalier de Rivière du Loup. Quatre d’entre eux ont pris le temps de m’appeler pour me dire leur admiration pour le travail d’accompagnant tout en me remerciant de l’aide et le support que je leur ai donné dans mes années de pratiques. Merci aux amies de Ginette de m’avoir permis de prendre conscience de la grandeur de l’amour que j’ai eu envers elle et envers autrui. Ma vie n’a pas été facile mais cette vie m’apporte des découvertes fantastiques sur moi et c’est à moi que cette dernière me donne la certitude que ces années vécues auprès de Ginette ont été les meilleures et tout cela s’est vécu et se vit ici dans la "maison de Ginette?".

Bonne journée à vous tous et encore merci pour ce que vous m’avez permis de découvrir.

Cette lettre et cette signature universelle, se retrouve sur les blogs de "Dgigi21" et de "Bertino le Pascalois" .

Bertin Cloutier ou Bertino le Pascalois ou Le chat à la rose

P.S.: C’est une lettre ouverte publiée à des centaines de personnes. Je sais que vous vous reconnaîtrez et que plusieurs vont vous reconnaître. Les 362 photos que Dgigi avait placé sur son blog et sur Ma Planète ont toutes été retirées. Sur mon blog certaines resteront et d’autres apparaîtront. Ce n’est pas un manque de respect que de partager des gestes d’amour.